Defixio - Sylvie Dupin

Deuxième critique dans le cadre de l'opération Masse Critique. Que Babélio et les éditions Malpertuis soient remerciés pour l'envoi de Defixio !

Defixio, c'est l'histoire de Flavien, Paul, Flore et Salim.
Flavien, libraire fantasque, rend visite à Flore, la sœur de son compagnon Paul sur le site archéologique qu'elle dirige. Sur le bord d'un talus, celui-ci s'effondre, entraînant Flavien dans sa chute et révélant une tombe. Flavien a la jambe coincée et cassée dans la dalle et, évanoui, il se réveille la tête à côté d'un crâne et au bord de la noyade.
Récupéré par ses amis et se croyant quitte pour une belle peur, Flavien est cependant victime de brûlures, d'hallucinations visuelles et auditives, puis progressivement de crises de somnambulisme. La nuit... mais aussi le jour. La santé mentale de Flavien, semble vaciller, au grand désespoir de Paul. La solution aux troubles de Flavien ne serait-elle pas encore enfouie dans la crypte que Flore et son équipe viennent de mettre au jour ? Tout ramène au chantier archéologique...

Defixio, c'est d'abord et avant tout une excellente idée d'histoire. Il serait cruel de la spoiler. La couverture de l'ouvrage est particulièrement réussie : la tension entre la douceur des couleurs et des tons et l'imagerie horrifique fonctionne particulièrement bien.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire.
Il m'a fallu m'y reprendre à plusieurs reprises afin de ne pas dépasser la date limite de Masse Critique. Parce que je n'ai jamais réussi à entrer en empathie avec les personnages. Flore, Salim et Paul ne sont que des ectoplasmes de peu de caractère en face de Flavien, véritable personnage principal du roman (le personnage de Yann, le journaliste, est lui aussi sacrifié). Pourtant Flavien est fort peu attachant, inconstant et trop peu congruent dans ses humeurs au point de rendre certains passages quasi-improbables et obligé d'en dire toujours trop dans ses échanges. Trop d'incises, systématiques, nuisent à la crédibilité des paroles échangées. Trop de fois, on se dit que personne ne parle comme cela (qui utilise encore le mot "toubib" ?).
Les dialogues sont ainsi le point le plus faible du roman. Ils ne restent qu'à la surface des événements et échouent à construire une véritable profondeur psychologique des personnages. Ils privent certains passages, particulièrement bien trouvés (je pense à l'excellente révélation de la crypte) de la tension dramatique auxquels ils auraient droit.
Enfin, la véritable histoire, une fois révélée, reste peu claire. Le "retricotage des événements", lorsque les personnages recomposent le déroulement des causalités et des effets, reste fort embrouillé.
Bref, une rencontre ratée avec Defixio.

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